mercredi 31 octobre 2007

Inti-Illimani (Le soleil de Illimani en langue aymara, Illimani étant un sommet de la Cordillère des Andes qui domine La Paz) est un groupe chilien fondé en 1967, dont l’histoire mouvementée peut être résumée en trois périodes :

1) Au moment de sa formation, le groupe devient rapidement l’un des meilleurs représentants de la « nueva canción chilena » (nouvelle chanson chilienne), mouvement de renouveau de la musique populaire, qui tente de faire vivre les nombreux folklores et instruments de l’Amérique latine dans des compositions par ailleurs très attentives au texte et, souvent, fortement politisées. Proches de Victor Jara, dont ils interpréteront de nombreuses compositions, les Inti-Illimani commencent leur carrière par plusieurs albums consacrés aux chansons et aux airs traditionnels du continent, notamment « Si somos americanos » (1969), « Canciones de la Revolución mexicana » (1969) et deux albums portant, tout simplement, leur propre nom (1969 et 1970).

2) Comme pour beaucoup d’artistes chiliens engagés, le coup d’Etat de 1973 et l’assassinat de Victor Jara sont un choc extrêmement violent, renforcé encore dans le cas d’Inti-Illimani par le fait qu’au moment des faits, le groupe se trouve en tournée en Europe. Commencera un long exil de 15 ans. Les Inti-Illimani choisiront l’Italie comme terre d’accueil et produiront une quinzaine d’albums pendant cette période, sans compter les nombreuses compilations et les concerts qui les mèneront dans le monde entier, parfois très près du Chili, comme à Mendoza (Argentine) en 1986. Si le groupe cultive les thèmes andins et la chanson politique durant cette période, il s’inspire également du folklore italien pour certaines compositions instrumentales. L’orchestration se fait par ailleurs plus complexe : aux guitares, charangos et quenas (flûte andine), Inti Illimani mêle volontiers des instruments plus classiques tels que la flûte traversière, la clarinette ou le violon. Mentionnons comme albums essentiels pour cette période, « Cantos de pueblos andinos » (1973, 1975, 1976), « Viva Chile » (1973), « Cancion para matar una culebra » (1979), « Palimsesto » (1981) ou encore « Imaginación » (1984).

3) De retour au Chili en 1988, le groupe subit plusieurs départs et nouvelles arrivées (mouvement qui, en réalité, avaient déjà commencé durant l’exil). Le travail d’approfondissement au niveau des compositions continue pour aboutir, en 1994, au fabuleux « Arriesgaré la piel », qui mèle les influences cubaines, italiennes, colombiennes et chiliennes dans des arrangements multi-instrumentaux impressionnants. Le retour au pays est bien entendu marqué par de nombreux concerts devant le public chilien. Malgré le succès du groupe et l’immense maturité acquise au cours des années, Inti-Illimani se dissout partiellement depuis 2001. Horacio Salinas, directeur musical pendant 33 ans, se retire. De nouveaux membres, tels que Manuel Meriños ou Juan Flores songent quant à eux à donner une nouvelle tonalité à la musique, désromais moins marquée par la tradition andine. Depuis 2003, il existe deux groupes Inti-Illimani, les anciens (Inti-Illimani historico), qui se produisent fréquemment en concert avec d’autres groupes chiliens ayant fait leur premier pas avant 1973, et les nouveaux (Inti-Illimani nuevo), dont le premier album est « Lugares comunes » (2003). Le point commun des deux groupes reste une attention particulière à l’équilibre entre des textes extrêmement bien ficelés, toujours très poétiques, et un arrangement musical complexe.

Vous pouvez écouter Inti-Illimani en cliquant sur l’un des lecteurs à gauche de cette page ou les voir en concert dans la vidéo ci-dessous. Regardez également ma section de téléchargement et, pour les impatients, envoyez-moi un message…



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2 Commentaires:

  1. Anonyme a dit...
    Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
    Anonyme a dit...
    hola nathy, esta bonita tu pagina, aunque no entiendo nada
    Gerson