vendredi 27 juin 2008

Voici les réflexions de quelques jeunes Chiliens de Santiago auxquels j'ai demandé d'évoquer Salvador Allende. Ils n'ont pas souhaité que leurs noms soient affichés dans ces pages. Tous ont entre 30 et 35 ans. Ils sont donc nés sous la dictature de Pinochet, et l'image d'Allende incarne pour eux une histoire qu'ils n'ont pas connue autrement que par les récits de leurs parents ou en allant d'eux-mêmes en rechercher la trace.

"Je crois que comme figure historique de notre pays, il nous permet d'imaginer l'idéalisme de ceux qui, par la suite, se sont opposés au régime militaire. D'après moi, c'était un homme qui pensait qu'avec beaucoup de bonne volonté et de confiance, on peut faire progresser un pays. C'est une pensée noble; mais malheureusement ceux qui travaillaient avec lui ne voyaient pas les choses de la même manière.
On peut, dans un pays, lutter contre la délinquence et d'autres maux de société, mais on est toujours perdant face à la corruption.

Salvador Allende, tu as privilégié les idéaux sans tenir compte de la réalité..."


"Salvador Allende, médecin, politicien, figure et personnage qui marque un avant et un après dans notre histoire.
Depuis plusieurs années, je recueille des comptes-rendus, des documentaires et des textes relatifs à l'effervescence politique de la fin des années '60 et du début des années '70, et j'entrevois Salvador comme le rêveur d'un système social équitable, idéal, mais qui ne pouvait être mis en pratique à cause, selon moi, de la nature humaine: égoïste et ambitieuse.
Salvador fut un grand homme politique. On s'en aperçoit à l'écoute de ses discours pleins de force et d'emphase, toujours marqués par la volonté de mettre en place une société juste et égalitaire. Malheureusement, il dut gouverner avec des gens qui ne pensaient qu'à maintenir leur héritage aristocratique, d'une part, et s'enrichir sans le moindre égard pour le bien commun, d'autre part. Salvador était seul avec ses idées socialistes.
Sa dernière action montre la valeur de cet homme: encerclé par les militaires qui ne l'auraient sans doute pas gardé en vie longtemps, il choisit lui-même de mettre fin à ses jours et nous laisse comme dernier message: "viendra le jour où s'ouvriront de grandes avenues où avancera l'homme libre pour construire une société meilleure."
Nous avons cru que ce jour était venu pour les Chiliens, mais nous continuons à l'attendre.
Vive Allende et vive le Chili libre..."

"Allende avait de très bonnes intentions, mais son modèle économique ne plut pas à tout le monde. Il fut cruellement et injustement assassiné."
Et pour compléter cet hommage à Allende, voyez également l'article de Florian sur son blog: Hola Venezuela, aquí estamos!


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