vendredi 29 août 2008

Jeudi 28 août à 20h, au Buffet de la Gare de Lausanne, le groupe "solidaritéS" recevait Alberto Granado, compagnon de voyage du Che rendu célèbre par le film Carnets de Voyage de Walter Salles.

La soirée aurait pu être instructive, émouvante peut-être, l'occasion étant donnée au vaste public de l'événement de s'adresser directement à l'invité et de lui poser des questions sur Cuba, sur le personnage du Che, sur Castro, etc.

Elle s'est malheureusement résumée à un remâchage de la légende, un recyclage des icônes, et ceci en grande partie à cause d'une organisation assez calamiteuse: malentendu de fond sur le type de "performance" que devait produire Granado (une conférence était annoncée alors que lui ne s'attendait à rien d'autre qu'à un simple débat d'idées), gestion catastrophique de la sono, traductrice désarmée face à la prononciation de l'orateur et, surtout, l'éternel discours révolutionnaire en ouverture de la soirée, passé, délavé, mal informé de surcroît (qui, parmi les organisateurs, avait lu ne serait-ce qu'une ligne du Che?) - bref, tout pour crisper. Ajoutez à cela un public qui ne savait pas bien s'il s'adressait à l'acteur du film ou au personnage réel, s'il venait écouter parler de Cuba ou du voyage du Che, un Granado qui se gargarise du mythe jusqu'à la contradiction en évitant les questions qui fâchent (quid des rapports réels entre Fidel et le Che?, par exemple), et le tableau est presque complet.

Presque, car Granado, même s'il ne nous a rien appris de nouveau sur Cuba, ni sur Guevara, est de ces personnages face auxquels on aime à être une fois dans sa vie. Un tout petit homme qui accompagne chacun de ses mots d'un petit rictus ironique qui pourrait laisser penser que... l'acteur joue peut-être son rôle très consciemment, pour faire plaisir à tous ceux qui n'attendent que ça.

Et puis, au final, ce petit moment passé avec tout ce que la gauche ne devrait plus être si elle veut un jour devenir quelque chose, était fort instructif.

Allez, au risque de vous causer des insomnies tenaces, je vous soumets la question cruciale qui fut posée hier soir et attends vos réponses avec impatience: le Che, il était trotzkiste ou marxiste?

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