vendredi 15 janvier 2010

   verte comme l'Irlande, avec ses prairies, ses  collines, ses moutons, ses vaches (suisses), ses nuages de pluie noirs qui se traînent
   feuillue et fleurie comme un jardin tropical, où tout semble pouvoir  être, moyennant quelques petits accomodements avec le vent - ici, on pousse, mais incliné, rabougri, voire difforme
   peuplée d'être étranges - esprits et mages des forêts  qui engrossent les femmes et enlèvent  les hommes, coquillages gigantesques au nom sans concession de "locos", loups de mer jouant, parfois au prix de leur vie, avec le bac qui relie l'archipel au continent, pingouins gris de Humboldt (voués à disparaître), oursins méritant bien le nom de "hérissons" 
   construite tout en bois et en couleurs, sur des pilotis de 50 cm.  à 5 m. de hauteur, que l'on déplace sur des camions (les maisons) au gré des innondations et des changements d'envie de leurs propriétaires
   entourée de plages paradisiaques mais désertes, car il faudrait être aussi fou que les coquillages pour y entrer, dans cet océan  mal nommé
   soumise à un soleil invisible, derrière les nuages, bien peu intimidé par les indices (fussent-ils de 50) et qui brûle jusqu'au sang tandis que le vent sèche et saoûle (comme le vin blanc à 14 degrés)

     Et, dans le bus, l'homme avec une scie, la femme avec un sac gigantesque de patates, le borgne, celui qui s'est fait beau pour aller à la ville, les enfants sales qui n'y vont pas souvent, les quatre crétins avec leur sac à dos, leurs appareils photo et leurs souliers de marche, le visage rougeaud malgré les couches d'habits techniques.


     Une île, Chiloe, où l'on marche de dune en dune pour gagner un improbable rivage, celui d'où, les pieds dans un Pacifique glacial et furieux,  sous un ciel jaunâtre, on regardera l'horizon en se disant que  là-bas, à l'Ouest, c'est l'Océanie...

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