lundi 10 mars 2008
5. La lutte contre la drogue et contre les FARC : les intérêts des Etats-Unis (1990-2008)
Durant les années 1990-2000, les administrations Bush, puis Clinton, puis Bush-fils vont intervenir très clairement dans la politique intérieure colombienne en injectant d’importants fonds d’aide à la lutte contre la drogue. Le Pérou et
Les États-Unis souhaitent-ils ainsi mettre fin à l’immense marché de cocaïne provenant d’Amérique du Sud qui sévit sur leur territoire ? Peut-être. Mais comme toujours lors d’interventions à l’étranger, il s’agit surtout de reprendre le contrôle de zones stratégiques dans la production de matières premières (gaz, cuivre, et surtout pétrole pour
Il faut pourtant souligner les efforts de l’État colombien, à plusieurs reprises, pour tenter de résoudre le conflit par le biais de négociations ou de nouvelles lois. En 1998, Andres Pastrana accède à la principale revendication des FARC en leur cédant un vaste espace de la superficie de
L’État colombien, suite aux nombreux massacres de magistrat qui frappent la fin des années ’80, a également tenté d’endiguer le phénomène paramilitaire : en janvier 1990, il avait voté un décret interdisant toute formation de groupes d’autodéfense, quel qu’il soit, de la part de civiles. Or le plan américain de lutte contre la drogue qui commence en mars de la même année, prévoit que dans toute
Dans toute l’histoire, chacun défend ses intérêts : les États-Unis favorisent l’émergence des groupes paramilitaires pour lutter contre les FARC ; les milices en profitent pour agir en toute impunité et rester les maîtres du marché de la drogue (toujours pas éradiquée…) dans les villes comme dans les zones rurales ; lorsque l’un ou l’autre président colombien engage des tractations avec les FARC, le premier souci des paramilitaires est de boycotter celles-ci par quelque attentat en général attribué à la guérilla, car un accord stable sur les territoires actuellement dominés par les FARC conduirait à une éradication de la coca dans ces zones, et au passage à des cultures légales ; c’est pour cette même raison que les États-Unis ne conçoivent la suppression des cultures de coca que par le biais de désherbants qui rendraient stériles pour longtemps les zones touchées : il faut à tout prix empêcher les FARC de recréer une économie agricole, quelle qu’elle soit, et de se gagner la sympathie des agriculteurs. Quant aux FARC, ils n’ont aucune raison de déposer les armes ou de ralentir leurs activités de guérillas, puisqu’ils n’ont jamais été aussi puissants et écoutés sur le plan international, que depuis qu’ils se sont spécialisés dans l’enlèvement politique…
Cartographie: Colombie (histoire de la violence), Politique
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