lundi 10 mars 2008

La Colombie, ces jours-ci, est omniprésente dans l’information internationale : samedi 1er mars, l’armée colombienne éliminait le n° 2 des FARC, Raul Reyes, sur territoire équatorien, provoquant de sérieuses tensions politiques dans toute la région ; suite à cette opération, la libération des otages détenus par la guérilla armée semble plus que jamais compromise. Avant ces derniers événements, le 4 février dernier, plus d’un million de Colombiens manifestaient dans le monde entier pour condamner les actions des FARC. Et ce jeudi 6 mars, 300'000 personnes descendaient dans les rues pour dénoncer la violence des groupes paramilitaires liés aux barons de la drogue ou même, semble-t-il, à l’État colombien.
Les informations qui nous viennent de Colombie ne sauraient être objectives, vu les nombreux enjeux politiques et émotionnels des conflits qui s’y jouent. Autour du seul assassinat de Raul Reyes, on a appris que les FARC se trouvaient en zone équatorienne pour discuter avec des représentants français d’une possible libération d’Ingrid Bétancourt, information d’abord confirmée, puis niée par Paris. Il a ensuite été question du contenu de l’ordinateur de Reyes, qui aurait révélé la préparation d’une arme atomique, d’entente avec Hugo Chavez ; il ne s’agissait plus, ensuite, que de tractation autour d’un commerce d’uranium…
On n’en finirait pas à tenter de rassembler des faits plus ou moins vraisemblables et même alors, la situation nous apparaîtrait-elle plus claire ?
La violence en Colombie, qu’on parle du problème de la guérilla, des paramilitaires, des violences urbaines, de la lutte pour l’éradication de la drogue, des déplacements de population ou même du degré d’intervention des États-unis dans la politique intérieure colombienne, est un problème complexe, aux multiples ramifications, qu’il faut essayer de saisir en reprenant les événements au début du vingtième siècle, au moment où la Colombie devient une place économique et stratégique importante de l’Amérique du sud.
Ce dossier a pour objectif de rappeler quelques faits historiques que nous ignorons la plupart du temps sous nos latitudes pour faire la lumière sur les origines de la guerre civile qui secoue actuellement le pays. Je l’ai constitué après avoir consulté de nombreux documents relatifs à l’histoire économique et politique de la Colombie, dans le but d’aboutir à une vision aussi claire et aussi neutre que possible des problèmes, avec la conviction qu’il nous faut essayer de comprendre ce qui lie, mais aussi ce qui distingue les différentes formes de violence dont est victime le peuple colombien. J’espère qu’il sera utile à ceux qui, comme moi, se sont souvent demandés comment ce pays avait pu en arriver à un tel degré de fracture.
Table des matières
7. Bibliographie

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